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On revient sur l'histoire de 5 monuments incontournables qui font battre le coeur des nuits de la capitale depuis plus de 100 ans.
l'OLYMPIA
L’Olympia est une salle de spectacle située 28, boulevard des Capucines, dans le 9e arrondissement de Paris. C'est le plus ancien music-hall de Paris, ouvert en 1888, encore en activité. Bruno Coquatrix, son nouveau directeur, rend la salle à la chanson. Le public afflue. Sur scène se succèdent Lucienne Delyle accompagnée d'Aimé Barelli, et Gilbert Bécaud y fait ses débuts. Ce succès va donner des ailes à la salle, et sa renommée va aller grandissante. Tous les grands de la chanson se produisent alors sur cette scène devenue mythique Georges Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré, Édith Piaf, Juliette Gréco, Barbara, Johnny Hallyday, Michel Sardou, Téléphone, les Stones, Edddy Mitchell, les BB Brunes, Lady Gaga... C'est aussi un lieu de rires où ont pu jouer parmi tant d'autres Coluche, Guy Bedos, Django Edwards, Florence Foresti, Anne Roumanoff, Laurent Gerra et Dany Boon. Pour l'anecdote, le seul enregistrement d'Amsterdam de Jacques Brel date de son concert en 1964 à l'Olympia, car il ne croyait pas du tout en cette musique, qui a pourtant conquis le public! C'est donc une salle de concert remplie d'histoires et qui a abrité les plus grands noms de la musique.
La façade mythique de l'Olympia, boulevard des Capucines
LA CIGALE
En 1887 à Pigalle, La Cigale entonne son premier chant face à 1000 spectateurs. Très vite, la chaleur monte dans ce café-concert qui agite l’éventail de ses spectacles : sketchs, danse et musique. La salle s’agrandit en 1894 et Opérettes et vaudevilles se succèdent jusqu’en 1927. La Cigale ferme alors ses portes pour entamer son plus long hiver. Un hiver de plus de 40 ans… …40 ans avant que l’effervescence des années 80 ne fasse fondre la neige ! Jacques Renault et Fabrice Coat, cofondateurs de la boite de nuit « Les Bains Douches », reprennent la salle. Philippe Starck transforme, modernise et sort les murs de l’ombre. La Cigale retrouve enfin ses couleurs : impertinence, rire et musique montent à nouveau sur les planches. Les Rita Mitsouko ouvrent le bal en 1987. Les plus grands noms vont suivre : Barbara Hendricks, Michel Petrucianni, Johnny Hallyday, Michel Jonasz, Prince, Red hot Chili Peppers, David Bowie, Iggy Pop, Led Zeppelin. La Cigale révèle les artistes les plus influents de son temps : Justice, Keziah Jones, Charlotte Gainsbourg, Manu Chao… Et la partition s’allonge avec le festival « Les Inrockuptibles », qui met en valeur chaque année, cette culture musicale. Mais La Cigale, met également à l’honneur les humoristes : Edouard Baer, Jamel, Guy Bedos, Florence Foresti y jouent leurs sketchs. Et le show ne s’arrête pas là ! Entre les éclats de rire, la mode se faufile et défile : « Jean-Paul Gaultier » et « Comme des Garçons » transforment la scène en podium. Autre symbole du succès : des cinéastes comme Woody Allen pour « Minuit à Paris » profitent de la magie de la salle pour poser leur caméra. La Cigale est ainsi une icône de la nuit parisienne.
La Cigale
LE TRIANON
Bâti en 1894 à l'emplacement du jardin de l'Élysée-Montmartre, le Trianon-Concert, premier nom de cette salle de spectacles, accueille dès l'année suivante de célèbres artistes comme Mistinguett. Mais en 1900, alors que la Belle Époque bat son plein, un incendie détruit la salle et une partie des dépendances de l'Élysée-Montmartre, reconverti en théâtre à sa reconstruction. Puis lle Trianon se consacre au music-hall. Un peu avant la Seconde Guerre mondiale, le cinéma récupère cette belle salle de 1 000 places avec deux niveaux de balcons (comme au Grand Rex) que fréquente Jacques Brel au début des années 1950 et où il écrit certains de ses textes. Dans les années 1980, le cinéma en salles traverse une crise de fréquentation : les salles dites « populaires » ferment les unes après les autres. Le Trianon, qui proposait des films d'aventures et de karaté, redevient théâtre. Inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1988, il a été racheté et rouvert au public en 2010. Il s’est tourné depuis vers une programmation variée : théâtre, concerts classiques ou de variétés avec Carla Bruni, ou Benabar, mais aussi opéras, opérettes, comédies musicales, show cases, défilés de mode, avant-premières de films, divers spectacles ou festivals. Le Trianon a accueilli, par ailleurs, la chanteuse Rihanna en novembre 2012. Cette salle mythique fait ainsi partie de l’âme de Paris depuis plus de cent ans, et se reconvertit au fil des époques.
Le Trianon
LE BATACLAN
Édifié par l’architecte Charles Duval en 1864, Le Bataclan s’appelait à l’origine Le grand Café Chinois-Théâtre Ba-ta-clan. La façade et toiture du Bataclan sont inscrites depuis 1991 aux Monuments Historiques. C’est d’ailleurs le seul édifice subsistant de l’architecte Charles Duval, grand constructeur de salles de spectacle à Paris. A la fin du 19ème siècle, William Cody, alias Buffalo-Bill, joue son spectacle The Wild West Show sous les lambris du Bataclan, entouré de « véritables peaux-rouges ». Fort du succès de ce spectacle, le café-concert passe en 1910 sous la direction de Bénédicte Rasimi. Le public a alors l’immense plaisir de découvrir ses revues à grand spectacle. Robes, plumes, costumes, bijoux, décors fabuleux tout est orchestré par la grande créatrice Mme Rasimi. C’est un véritable privilège d’assister à ses shows, et le tout Paris se presse dès 1911 pour goûter aux joies du music-hall. Devenu cinéma de quartier, amphithéâtre, théâtre… rien ne semble satisfaire véritablement le public parisien qui boude la salle jusque dans les années 1960. Un jeune organisateur de spectacles, Assaad Debs, renverse la vapeur en 1969. Coup de poker ou coup de génie, il a l’idée d’organiser la venue du groupe de rock progressif anglais Soft Machine. Le coup de foudre fut immédiat ! Débute alors une grande histoire d’amour entre le rock et le Bataclan. Parmi les concerts mythiques : la reformation en 1972 du Velvet Underground, les premiers concerts français des Ramones en 1977, et d’Iron Maiden en 1981, et bien d’autres… En 155 ans d’existence, le Bataclan aura connu différentes périodes, de succès, de crises, mais il se sera toujours relevé, porté par des passionnés et mû par un fort engagement et enthousiasme pour les cultures populaires.
la façade du Bataclan
L'ÉLYSÉE-MONTMARTRE
Située au pied du Sacré-Cœur, la salle ouvre ses portes pour la première fois en 1807. C'est d'abord une salle de bal où l'on danse le quadrille naturaliste, également appelé le cancan. À cette époque, l'Élysée Montmartre comporte un vaste jardin et sa façade est décrite par Zola dans L'Assomoir. Le lieu est également une source d'inspiration pour Toulouse-Lautrec et Maupassant. La programmation musicale de la salle se diversifie au fil des années : on y donne des bals costumés tel le Bal des Quat'z'Arts, et c'est également ici que se tiennent les « clubs révolutionnaires », des rencontres et discussions au cours desquelles on refait le monde ! En 1894, le jardin est détruit pour faire place à la construction de l'actuel Trianon (à l'époque baptisé « Trianon-Concert »). À cette occasion, l'Élysée Montmartre est réaménagée et l'architecte Édouard Niermans réutilise une structure du Pavillon de France, construit par Gustave Eiffel pour l'Exposition universelle de 1889. Dans les années 1950, la salle accueille des matchs de boxe et de catch puis des spectacles de strip-tease. Il faudra attendre 1968 pour que l'Élysée Montmartre devienne une salle de concert. Coluche y joue ses premiers sketchs, Alain Souchon et Jacques Higelin leurs premiers concerts. Vingt ans plus tard, le lieu est inscrit aux Monuments historiques pour sa structure Eiffel et son haut-relief Bal Mabille.
L'Élysée Montmartre
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